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Livraisons urbaines : la Ville de Paris en quête de solutions

À l’occasion d’une réunion Meet Up à l’Académie du Climat, la Ville de Paris, le Club Déméter et Certibruit ont planché sur la question des livraisons en horaires décalés. Des acteurs du secteur étaient venus témoigner de leurs pratiques et de leurs solutions pour des acheminements en cœur de ville plus silencieux et plus durables.

La question de la logistique urbaine dans la capitale française n'est pas neuve. Dès 2006, la Ville de Paris publiait sa charte de bonnes pratiques des transports et des livraisons de marchandises. Actualisée en 2013 sous le nom de « Charte en faveur d’une logistique urbaine durable », elle visait à optimiser le flux des marchandises, tout en maîtrisant les nuisances générées par ce transport (émissions de gaz à effet de serre, gêne sonore…). Pour fluidifier la livraison en ville, Paris a également mené un travail d'expérimentation autour de la logistique urbaine afin de tester, en situation réelle, de nouvelles solutions en matière de logistique, de distribution, d’enlèvement de marchandises et de stationnement sur l’espace public. Parmi ces expérimentations, l'une d'elle co-pilotée avec la Mairie du 13e, le club Demeter, l'association Certibruit et l'observatoire Bruitparif, a consisté à mettre en place des  livraisons silencieuses à horaires décalés dans le 13e arrondissement d'avril à juillet 2021 avait montré ses bénéfices. Deux ans plus tard, le sujet, toujours d'actualité, était l'occasion d'un Meet-Up, organisé en novembre dernier à l'Académie du Climat à Paris, autour de la thématique : « Livraisons en horaires décalés : une solution pour livrer, plus vite, plus sûr et plus silencieux ».

Le défi des Jeux olympiques
« Entre janvier et octobre 2023, nous avons reçu plus de 800 sollicitations pour nuisances sonores dont 17 % concernaient les bruits d'activité professionnelle et 1,2 % ceux de livraison », indique Justine Monnereau, responsable du pôle média du Centre d'information sur le Bruit (CidB). Si le pourcentage paraît mince il n'en cache pas moins une vraie préoccupation en matière de logistique urbaine, avec un défi à court terme, celui des Jeux olympiques, et leurs flux de marchandises entrantes amenés à exploser durant cette période : « Nous n'avons toujours pas les périmètres de sécurité qui nous permettraient de partager avec vous un plan global sur les questions d'approvisionnements et de logistique urbaine. J'espère qu'il nous parviendra d'ici quelques jours ou semaines au plus tard, ce qui nous permettra de répondre aux questions que vous vous posez », spécifiait David Belliard, adjoint à la Mairie de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie, au parterre d'acteurs du secteur présents ce jour-là. Et pour soutenir ces derniers, il était également question de financements, avec une nouvelle subvention annoncée par David Belliard: « Aujourd'hui une aide est accordée de 3 000 euros par la Ville, elle passera dans les prochaines semaines à 10 000 euros pour accompagner les investissements, par exemple la création de sas ou l'usage de matériaux permettant d'amoindrir les nuisances sonores pour l'ensemble des riverains et qui permettra, je l'espère, d'avancer avec l'ensemble des parties prenantes et des acteurs économiques vers ces solutions essentielles pour la collectivité et majeures pour l'ensemble de l'écosystème ».

Des solutions pour livrer sans nuisances
À l'occasion de cette réunion, Eric Devin, président de l'association Certibruit soulignait que décaler les livraisons tôt le matin ou tard le soir en limitant les nuisances sonores se présentait comme une solution logistique efficace car adaptée aux enjeux du dernier kilomètre, offrant la possibilité de livrer les produits en l'absence du client et permettant « d'améliorer l'efficacité des véhicules, y compris pour la production de froid : moins d'embouteillages, température ambiante plus basse ». Était venue témoigner sur le sujet Vanessa Marcelino, manager RSE chez Carrefour en tant que membre historique du label Certibruit dès sa fondation : « Aujourd'hui nous avons 44 magasins labellisés sur toute la France, 17 parisiens et 750 véhicules roulant au biométhane », Carrefour ayant fait le choix de convertir sa flotte de véhicules à ce carburant alternatif l'amenant à acheminer ses produits « avec 50 % de moins de bruit comparé à un véhicule diesel. Cela nous permet de livrer propre et silencieux nos magasins en horaires décalés». Avec sa solution connectée pour un accès sécurisé au magasin, Kwikwink se présente de son côté comme « un facilitateur de la livraison de nuit », ayant « disrupté le contrôle d'accès » expliquait Pascal Laurence co-fondateur de la société qui a développé un système permettant une livraison en toute sécurité en l’absence du réceptionnaire. Niveau véhicule, François Gaonac'h, responsable du pôle service de Frappa, carrossier constructeur de véhicules frigorifiques, était venu témoigner des innovations apportées par l'entreprise pour la réduction des émissions sonores avec le déploiement depuis une quinzaine d'années de solutions cryogéniques : « Nous nous qualifions d'opérateurs de froid durable. Nous avons développé des groupes frigo qui ne font pas de bruit. Notre promesse : des livraisons sans nuisances sonores, sans odeur, sans particules avec une décarbonation divisée par dix », décrivait-il. Toujours dans le domaine du froid, Gilles Labranque, président du groupe Sofrigam, spécialisé dans la livraison réfrigéré, urbaine, décarbonée et autonome, était venu présenter, son entité Coldway Technologies qui conçoit, teste et fabrique des groupes de réfrigération autonomes destinés à être assemblés sur des conteneurs isothermes. Le tout repose sur la technologie française de production de froid (ou de chaud) Coldway Inside qui se déploie, sur le principe de la sorption solide-gaz et possède l'avantage de fonctionner sans bruit, « de n'émettre aucun CO2 », et d’être rechargeable à l’infini : « Nous sommes largement en-dessous des critères PIEK, nous pouvons donc livrer la nuit. Nous nous baptisons ''le froid décarboné autonome du 21e siècle'' ». A l'heure actuelle, la technologie est présente sur des petits véhicules électriques, vélos cargos, rolls, avec « déjà plus de 1 000 véhicules qui tournent », indiquait Gilles Labranque.

crédit : Christophe Belin - Ville de Paris

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