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InTerLUD+ à l’heure de la pérennisation des actions

Dans le cadre de sa rencontre nationale 2023, le programme InTerLUD+ est venu partager les résultats des expérimentations et actions mises en place dans les territoires, avec 41 collectivités déjà engagées dans l’élaboration d’une charte de logistique urbaine durable. L’occasion également de présenter sa démarche collaborative LUJOP pour préparer les Jeux olympiques et paralympiques 2024.

La semaine dernière avait lieu la rencontre nationale du programme InTerLUD+ (innovations territoriales et Logistique Urbaine Durable) porté par l'Ademe, le Cerema, ROZO et Logistic Low Carbon. Réunissant plus de 400 acteurs du secteur, ce rendez-vous annuel a eu pour mission de rapporter les avancées du programme, ces pistes d'action et ses questionnements, avec la participation de tout un écosystème réunis autour du sujet de la logistique urbaine durable : élus, techniciens des collectivités, fédérations professionnelles, entreprises, établissements publics, représentants de l'état, chercheurs et bureaux d'études.

Dépasser le stade de l'expérimentation
Une édition présentée comme celle du « passage à l'action » en soutenant et pérennisant les initiatives menées dans le cadre d'InterLUD+ reconduit pour quatre ans, début 2023. Doté d'un budget de 20 millions d'euros attribué dans le cadre des CEE (certificats d'économie d'énergie), il consacre 50 % à l'accompagnement de 61 territoires urbains dans la mise en œuvre de charte et de 120 actions opérationnelles, 35 % à l'accélération des transitions à travers l'innovation, la formation, les rencontres ou encore les études, et 15 % à l'évaluation, communication et la pérennisation des ressources du programme. A ce jour 41 EPCI sont engagées dans l'élaboration d'une charte de logistique urbaine durable et 150 collectivités sensibilisées. Interlud+ a pour vocation d'adresser 20 nouveaux territoires, visant en priorité ceux devant mettre en place des ZFE-m. Pour mener à bien cette démarche, le programme Innovations territoriales et logistique urbaine durable a également mené des changements dans sa gouvernance « pour un lien encore plus direct avec ses partenaires dans le territoire » : les représentants des collectivités et les confédérations, fédérations, associations professionnelles ne sont plus uniquement des bénéficiaires, formant désormais les comités techniques de liaison, qui seront consultés quatre fois par an pour participer aux discussions internes afin de mener à bien le déploiement du programme.

Du coercitif au collaboratif
« Le programme Interlud+ a permis de cimenter un certain nombre d'actions. Il faut aller plus loin et passer à des projets qui fonctionnent en dépassant le stade de l'expérimentation », témoignait Adrien Béziat, chercheur en géographie, spécialiste de l'évaluation environnementale de la logistique urbaine à l'Université Gustave Eiffel de Marne-la-Vallée. Pour mener à bien une démarche de logistique urbaine, était soulignée la nécessité de dépasser l'approche coercitive, pour aller vers le participatif en agissant sur trois axes : sensibiliser et accompagner le passage à l'action, soutenir et pérenniser les initiatives, gouverner en transversalité. Le tout pour être en mesure d'engager l'innovation, sans faire de la réglementation un frein : « Le coercitif fonctionne à court terme mais pas à moyen et long terme. Pour pouvoir inciter des pratiques innovantes, il est impératif d'accompagner et il faut bien évidemment être dans une logique de démarche plutôt normative et de mimétisme afin d'impliquer davantage d'acteurs dans l'innovation », décrivait Gisèle Mendy Bilek, enseignante chercheuse à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour et directrice du collège universitaire des études européennes et internationales.

crédit :  ©D-Echelard

LUJOP pour la logistique du quotidien durant les Jeux 2024

Difficile de ne pas mentionner les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 dans le cadre de cette rencontre nationale dédiée à la logistique urbaine durable. Pour l'occasion, le programme Interlud+ a participé à la création du groupe de travail LUJOP en partenariat avec le Club Logistique en Or, la Ville de Paris, la Métropole du Grand Paris et 28 fédérations professionnelles. Agissant « pour la logistique du quotidien durant les JOP », sa mission consiste à aider les acteurs de la filière à anticiper les impacts de ces Jeux sur le transport de marchandises en Ile-de-France. Sur le sujet, il peut déjà se fonder sur les cartes dévoilées fin novembre par le Préfet de Paris sur le périmètre de protection mis en place, indiquant en rouge les accès motorisé interdit, en bleu les accès motorisé réglementé et en noir les sites de compétition. « Ces cartes montrent très concrètement comment les JO vont impacter les zones de livraison. C'est sur les zones bleus que nous allons beaucoup travailler pour voir comment on peut faciliter leur accès. Nous allons notamment tester un dispositif sur l'obligation de réserver une aire de livraison », détaillait Xavier-Yves Valère, chef de la mission fret et logistique à la DGITM. Pour ce faire, le LUJOP s'appuient sur 10 copilotes (trois à la Métropole du Grand Paris, quatre chez InTerLUD+ et trois à la Ville de Paris) se partageant trois groupes de travail : 1/« Réglementation et dispositifs : circulation et zones sécurisées », 2/« Production de messages : bonnes pratiques, support de com, cartographie... », 3/« Outils d'accompagnement et d'information pour fluidifier la logistique au quotidien des Jeux ».

Des outils d'information et de fluidification des trafics
Prochaines étapes ? « Rentrer dans la définition des modes opératoires via le développement des outils d'information et de fluidification des trafics avec près de 90 personnes dans les groupes de travail pour apporter des réponses ciblées. Nous sommes prêts à nous mettre en ordre de marche et cela va être déclenché par les travaux du groupe 1 », indique Jean-André directeur du programme CEE InTerLUD+ chez Logistic Low Carbon. Parmi ces outils pour fluidifier les mobilités durant les Jeux, le ministère des Transports a lancé le projet TDM (Travel Demand Management) qui doit, à travers un site internet mis en ligne fin janvier, donner toutes les indications en termes d'impacts des transports générés par les JOP en apportant des conseils adaptés selon les usages. Dans le même sens, la plateforme DiaLog, qui a pour objectif de numériser la circulation routière, devrait par ailleurs être enrichie, indique Xavier-Yves Valère : « Nous allons y mettre toute la législation et les les arrêtés de circulation des JO. Nous avons demandé aux collectivités qu'elles nous indiquent leurs aires de livraison accessibles. » En lien avec l'application Delivery Park, elle permettra aux livreurs d'y accéder et de pouvoir les réserver.

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